C’est avec une grande tristesse que nous apprenons le décès de notre ami Marc Steckar.
Tubiste de renom, compositeur talentueux et intarissable, du jazz à la musique Celtique en passant par l’orchestre d’harmonie et la batterie-fanfare, il a apporté une énorme contribution à l’évolution de notre paysage musical et son héritage est immense.
Si le tuba a perdu son plus grand défenseur et lui doit énormément, c’est tout le monde des instruments à vent qui est endeuillé.
Le Batterie-Fanfare Magazine de septembre lui rendra hommage.
Les obsèques seront célébrées le jeudi 2 juillet à 15h00 à l’église de Bessancourt (95).
Nos condoléances attristées à sa famille.
Guy Coutanson
Président de la C.F.B.F.
Mes condoléances à ce musicien hors pair, talentueux et chaleureux. De tout cœur avec sa famille.
Je le connaissais comme Tubiste et comme compositeur.
Je l’ai rencontré en 2007 lors des GPN FSCF à Quédillac, l’une de ses œuvres avait été imposée (Champagne pour tous)
J’avais été chargé de l’accompagner lors de ces trois jours, j’ai découvert un homme gentil, passionné, plein d’humour et de malice, une belle rencontre
Moi je tenais à dire que Marc nous manquera à tous et à toutes. Je l’ai rencontré pour la première en 1993 avec l’orchestre de st de gastines en mayenne et pour lequel nous avons joué ses interprétations avec le steckar tubapack, souvenir mémorable . Tromboniste, est venu vers moi et avons commencé à discuter de musique et pourquoi j’avais choisi le trombone. Je lui ai dit qu’à l’époque quand j’ai débuté le trombone j’avais 8 ans et que j’étais tombée amoureuse de mon professeur. Il a beaucoup rit.
C’est un très grand maître de tuba et de jazz et pour lequel, je suis sûr qu’il est déjà en train nous composer une belle oeuvre et que l’on pourra intepreter les uns apres les autres quand on l’aura rejoint. Je presente toutes mes sinceres condoleances à Marie Therese, Franck et toute la famille…
Une interview de Marc Steckar parue dans l’Echo du Tuba N°4 en 1990 – propos recueillis par Patrick Robert (un journal éditée par l’Internationale des Amis du tuba, une association animée notamment par Patrick Maurin).
L’Internationale des Amis du Tuba (I.D.A.T.) : Marc Steckar, je pense que personne ne se vexera si je vous présente comme le tubiste français le plus populaire. Pouvez-vous nous raconte votre histoire musicale en général et tubistique en particulier.
Marc Steckar : J’ai débuté la musique à huit ans avec le violoncelle (mon père voulait faire de moi un musicien classique) mais je louchais constamment sur sa trompette, que je prenais dès qu’il sortait. Vers l’age de quinze/ seize ans, je débutais la trompette avec mon père qui jouait à l’époque à Radio Toulouse. Puis je montais à Paris pour travailler avec Maître Sabarich. Je faisais de gros progrès avec lui tout en m’apercevant que les petites embouchures ne sont pas vraiment faites pour moi. Je suis auditeur dans sa classe et je tremble chaque fois que jouent Maurice André (18 ans), Jeanoutot, Coiffe, Lagorce etc…
Après trois ans d’études avec Maître Sabarich (l’homme le pus impressionnant que j’ai rencontré !) je passais au trombone avec Maître Masson, deux ans après je rentre à la classe de Maître Lafosse. Etant militaire, en même temps je pars en Algérie et tout est fichu pour ma scolarité. Revenu d’Algérie, après un an sans jouer, la forme est au plus bas et je quitte le conservatoire avec un deuxième prix.
Je débute donc ma vie de musicien dans la variété tendance jazz dans le big band de Benny Bennet (super orchestre de jazz et salsa). Le premier trompette était Pierre Thibault, le soliste Yvan Jullien, le premier Saxo Michel Portal…
Puis je suis engagé chez Aimé Barelli à Monte-Carlo à côté de Michel Paquinet. Puis je reviens à paris ; c’est l’avènement du microssilllon nous travaillons tous les jours en studio.
Ce n’est qu’en 1970 que Roger Guérin me suggère de jouer du Tuba : « Tu connais les grosses embouchures et les doigtés de la trompette, tu devrais aller très vite. » Il pensait juste car je fais de suite partie du Big Band d’Yvan Jullien, et je commence à faire beaucoup d’enregistrements, surtout qu’à l’époque, à part Daniel Landreat les tubistes ignoraient le jazz, seul Raymond Fonseque jouait du sousaphone.
I.D.A.T : Quel plus vous apporte le Tuba par rapport au phrasé du trombone ?
M.S. : Par rapport au phrasé du trombone, le Tuba m’apporte d’abord le plaisir d’avoir des pistons à ma disposition et cela correspond mieux à mon phrasé que la coulisse et ensuite, je trouve la colonne d’air plus pratique et plus maniable.
I.D.A.T. : Pensez vous que l’avenir du Tuba passe nécessairement par le jazz ?
M.S. : Non pas nécessairement, mais c’est un plus non négligeable et une manière de a faire connaître d’avantage.
I.D.A.T. : Quels sont vos maîtres en matière de musique et d’inspiration ?
M.S. : En classique : Ravel, Stravinsky ; l’école russe et le groupe des cinq.
I.D.A.T. : Pouvez vous nous raconter l’histoire du TUBAPACK et nous dire dans quel sens vous envisagez son évolution, avez-vous beaucoup de projets en perspective, et pouvez vous en dévoiler quelques uns ?
M.S. : TUBAPACK a débuté fin 1980 avec Daniel Landréat, Michel Godard, Christian Jous et moi. J’ai aussitôt ajouté Alain Bouchaux aux percussions et batterie. Cinq ans après Philippe Legris replaçait Michel Godard, Ramon Lopez remplaçait Alain Bouchaux et j’ajoutais Franck Steckar (mon fils) au piano et steel drum (Franck composait déjà pour le groupe depuis le début).
Le Tubapack était plus expérimental au début, je pense et j’ai l’intention de la populariser de plus en plus. Par contre les nouvelles expériences continuent en rencontrant des Big-Bands amateurs et des orchestres d’harmonie ainsi que des chorales.
Le 3 juin à Dijon nous avons créé une « suite de 45 minutes », écrite par Franck et par moi, pour qautre Big-Bands et Tubapack ; cette suite sera rejoué six fois cet hiver à deux bigs-bands et Tubapack, notamment à Châlon, Nevers et Auxerre. J’invite les bigs-bands désireux de jouer cette musique à me contacter.
Pour musique d’harmonie nous allons créer une œuvre le 10 juillet au Havre dans le cadre d’un festival international de musique d’harmonie. Nous ferons également une création le 225 novembre avec l’harmonie de Cherbourg, t l’année prochaine à Châteauroux. Là aussi, « avis aux amateurs ! Nous sommes prêts ! ».
I.D.A.T. : Avez-vous d’autres projets avec Elephant Tuba Horde ?
M.S. : Oui, des festivals en Allemagne, notamment le 11 octobre près de Cologne (nous venons de jouer près de Munich avec le Tubapack). Nous clôturerons le rassemblement national des bigs-bands en juillet 91 à Dijon.
I.D.A.T : Y aura-t-il une réimpression des premiers disques du Tubapack en CD ?
M.S. : Non le dernier nous plait trop !
I.D.A.T. : Avez vous fait éditer vos morceaux ?
M.S. : non
I.D.A.T. : Je terminerais cette interview par une question susceptible d’intéresser les puristes, quelles embouchures jouez vous ?
M.S. : Euphonium : l’embouchure de trombone Courtois modèle Becquet (M). Au sousaphone, une Conn N°2, au contre-tuba en ut une Dennis Wick N°3, au trombone ténor : Courtois modèle Becquet (M), au trombone bsse, la 59 Schilke ou Bach 1 et demi G.